Certes, le personnage de D. Bonhoeffer, auquel elles étaient consacrées, a sans nul doute exercé une forte attraction: «Seul théologien martyr», d'après Jean Grolleau dans son introduction aux rencontres, ce pasteur allemand, né en 1906, a été pendu le 9 avril 1945 au camp d' extermination de Flossenbürg. Exemple de courage et d'abnégation, il est connu en Allemagne où un grand nombre d'écoles portent son nom. En France, seuls les théologiens ont entendu parler de lui.

Ainsi, très tôt, il adhère à l'Eglise confessante qui avait fait sécession avec l'Eglise officielle, inféodée au régime nazi. Plus tard, il entre dans le mouvement de résistance de l'amiral Canaris, l'Orchestre rouge, dont l'objectif est d'éliminer Hitler. C'est sans trembler qu'il monte à la potence.

Ces rencontres ont permis d'aborder le sujet de façons diverses : le prémier soir était consacré à une lecture de poèmes et de lettres de Bonhoeffer par Hildegard Roux, pasteur et enseignante, mais aussi à des témoignages dont ceux de Jean Grolleau, initiateur de ces Rencontres, et du père Henri Springer; le film Agent spécial Bonhoeffer, détaillait les étapes de l'engagement du jeune pasteur.

La deuxième soirée a permis retracer le cadre historique de la jeunesse de Bonhoeffer; la République de Weimar: deux conférences, l'une animée par Huguette Balny; l'autre par Evelyne Brandts, enseignantes, présentaient les bouleversements qui ont, précipité l'Allemagne dans le nazisme et la vie quotidienne des Allemands ainsi que les mouvements artistiques qui ont marqué cette période. Une troisième conférence, présentée par le juriste et historien Martin Rott, analysait la lutte des Eglises entre elles : l'une,1°officielle se soumettant au nouveau régime nazi, l'autre refusant de le faire. Dans un esprit analogue, le professeur de théologie André Gounelle donnait, le samedi matin, une conférence sur les divergences qui avaient opposé profondément deux théologiens, Emanuel Hirsch et Paul Tillich, dont le premier s'était rangé du côté du pouvoir nazi, alors que l'autre en avait dénoncé «le démonique et le néopaganisme».

L'après-midi, la pasteur Horsta Krum a expliqué le message de Bonhoeffer: «Que peut être le christianisme aujourd'hui, dans un monde sans religion?» Puis Renate Heintze, enseignante de français et Sven Hartanann, étudiant en français et en mathématiques à Wetzlar, ont parlé de la place qu'occupait Bonhoeffer auprès de la jeunesse allernande. Le clou de ces Rencontres fut le repas allemand du samedi midi. En effet, cette importante manifestation se situait dans le cadre de la Semaine allemande, placée sous l'égide de la Maison de Heidelberg, Centre culturel allemand de Montpellier, et à laquelle la FAPS a participé depuis qu'elle existe.